lundi 19 mai 2014

Un long parcours




Tout a commencé en 2004, (Waw ça fait déjà 10 ans) les blogs faisaient un ravage monstre. Je venais d'avoir 20 ans, je revenais à Paris après une année à l'étranger. La bas j'avais vécu mon indépendance, j'ai commencé, Dupuis cette date, à la conquérir chaque jour (et ce n'est toujours pas fini). Alcool, sexe, sexe débridé, religion, moral, mode et train de vie, mode vestimentaire, langage et attitude, tout est passé à la moulinette! 

Je suis (devenu) gay. Je suis sorti de moi- même, je me suis fait naître et j'en ai rencontré d'autres (beaucoup).

Chaque jour devenant une aventure j'ai très vite senti le besoin de partager. Sans doute en montrant au plus grand public je voulais à la fois me convaincre que tout ceci était bien réel et puis (à la veille de mes 30 ans aujourd'hui on est moins timide sur ses fantasmes) je voulais m'exhiber devant l'écran. 

J'ai donc ouvert à la fois un blog et des profiles sur sites de rencontre... Gaydar, Citegay, Citebeur... J'ai montré mes fesses alors que je m'affichais "actif". J'ai partagé mes humeurs, mes peurs, mes coups de cœur, j'ai rencontré des amis (affectionnés depuis toutes ces années). Internet est devenu une sorte d'extension de mon être au travers de l'image que je voulais en diffuser. 

Puis un jour, j'ai passé le cap et j'ai créé mon personnage - sans photo de visage (je ne veux pas lui donner ma photo d'identité) - sans lien avec mon état civile ( pas d'écrit pas d'image) juste avec ce pseudo " petit beurre" (mon surnom) et avec cette phrase qui résumait mon état d'esprit et donc toutes mes attentes "déambulations dyonisaques d'un petit Beur en quête d'amour". 
L'aventure a duré et elle fut belle jusqu'au jour où découvert par des proches,  ces paragraphes scandaleusement sulfureux où j'exhibais les mots de mes fantasmes, je fus mis à la porte et banni jusqu'à ma redomption salvatrice. 

Pas facile à 24 ans de se retrouver sans rien, ni personne. De peur et de haine (eh non je ne suis pas un héros) j'ai fermé mon ancienne page. Mes proches m'avaient confisqué leur affection, leur protection... 

Après quelques semaines de galères j'ai décidé de reprendre le clavier et l'appareil photo. Entre temps Facebook et tout le tralala déboulèrent en même temps que le haut débit. Le bonheur fut rapidement de retour.

J'y allais mais pas tout à fait à fond. Quelque chose en moi s'était sans doute (irrémédiablement) brisé.

Des entourloupes, des histoires d'amour gay-lope (plan cul régulier dont on croit que la dimension affective est présente) me laminèrent. Encore des coups, des coups de plus dans la vie et sur le cœur. N'étant (pas encore) devenu un héros, J'ai, une fois de plus lâché l'éponge et j'essayais d'investir mon temps pour davantage me construire.

Et puis, ce soir. 
Je suis sur ma terrasse en vacance je termine ma semaine de GP à Maspalomas, assis avec ma "cerveza local" tropical, je savoure quelques olives de supermarché.

Je me dis qu' à 30 ans j'ai envie d'être une vraie connasse!
Je veux y aller à fond! 
Juste avant un plan cul chopé sur bender (le hornet/grindr local) qui ne va pas tarder je décide de revenir à un goût jeune de dix ans. Je reprends la plume planté tout ce temps ailleurs que dans la toile : welcome to Black Kiss (traduction littérale de Beso Negro) parce que je suis peut être pas un héros mais franchement à choisir je préfère être salope! 

PS : la salope n'est pas qu'un objet sexuel, qu'une copine qui fait "sa mauvaise", arrogante en soirée, boudeuse et vicieuse. En tout cas ce ne sera pas moi. Moi en salope ça sera mon regard sur le monde, sur la vie, un regard enrichi de la voix de mes pulsions, un regard cru où je me montrerai avant et après paillettes. Un regard sans compromission avec rien ni personne! La salope sait baiser les codes!

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